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Je ne suis pas dupe, du peu…
« … de coups de téléphone, …de beaux discours, ... de serments inutiles, … de transport amoureux, …que tu témoignes… »
Une chanson de Jeanne Balibar qui me trotte dans la tête ces derniers temps et que j’écoute en boucle. Je ne comprends pas cette chanson. Je ne sais pas si c’est une ode malicieuse à un amant peu expansif quant à ses sentiments ou bien la description ironique d'un amour tiède.
Comme d’habitude, ça me fait penser à moi et à A. C’est vrai que de ce côté-là, ce n’est vraiment pas un champion. Mais je ne sais pas trop quoi penser, je n’ai pas assez d’expérience dans ce genre de choses pour avoir une opinion définitive.
Au début de notre relation, je sais que j’étais dans un extrême, celui du petit copain chiant qui s’accroche comme une sangsue. Je m’explique. Il m’a fait me rendre compte que lorsqu’on était chez moi il ne pouvait pas bouger sans que je lui saute dessus et que je l’embrasse ou le caresse. Quand je m’en suis aperçu, je suis tombé des nues et j’ai été assez choqué parce que c’était vrai et que je m’en étais même pas rendu compte ! Bon, j’ai des circonstances atténuantes en partie parce que mon appartement est petit (14 m² en comptant les étagères j’imagine) et qu’il est difficile d’ignorer ce que fait l’autre. Mais quand même un tel comportement chez quelqu’un autre m’aurait interpellé. Bon maintenant j’ai compris la leçon et je fais plus attention.
Lui a un autre manière de témoigner son affection, c’est plutôt par le langage. Parfois on en parle et il me dit combien il tient à moi. C’est très fort pour lui je crois. Pour moi ça a moins d’impact. Des mots, j’en entends toute la journée en cours, au ciné, dans ma tête. Je sais qu’on peut mentir avec des mots ou les utiliser sans qu’ils aient la moindre signification. En plus j’ai l’impression que les mots perdent de plus en plus de leur puissance et qu’on doit utiliser aujourd’hui de plus en plus de superlatifs pour exprimer les choses les plus simples. :-)
Je crois que ce qui me touche le plus c’est le contact. Des choses très simples. Une caresse ou un baiser. C’est parce que c’est quelque chose que je ne connais pas très bien et qui est très mystérieux pour moi.
Dans mon enfance avec mes parents, on ne se touchait pas autrement que s’embrasser sur la joue le matin et le soir. À quatorze ans mon père a même commencé à me serrer la main en public pour me dire au revoir au lieu de m’embrasser. Je pense que ça partait d’une bonne intention. Il voulait montrer qu’il était plus cool que les autres et qu’il me considérerait déjà en adulte et en égal mais c’était quand même bizarre. Ça n’a pas duré longtemps je lui ai dit que je trouvais ça un peu choquant et il a recommencé à m’embrasser. Mais je n’ai pas le souvenir de beaucoup de contacts physiques. En plus je mets inconsciemment une barrière de protection plus grande entre moi et les autres, ce qui ne facilite pas les choses.
C’est pour toutes ces raisons que pour moi, toucher quelqu’un et me laisser toucher, c’est un partage très intime et très précieux parce que je ne laisse pas à beaucoup de gens la possibilité de le faire.
C’est marrant de voir comment de si petits détails jouent dans la vie des gens. Je crois qu’il n’y a pas de langage universel. Même le langage du corps est différent pour chacun. À chaque nouvelle rencontre, il faut apprendre une grammaire physique différente…
Posted by Endy at 13:15
 
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