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lundi, août 15, 2005

Un jour à Amsterdam

Comme tout bon touriste qui se respecte, on commence par un tour de la ville sur les canaux en bateaux. C’est une bonne façon d’avoir une première impression de la ville excepté que la quadruple traduction en série des commentaires (néerlandais, anglais, allemand, français) est assez gavante.
On s’est ensuite promené dans la ville qui est très atypique avec des maisons hautes et étroites toutes collées les unes contre les autres. Bref, une matinée tourisme.

L’après midi, on se juche sur un pont et on regarde la Gay Pride passer. C’est assez particulier ici car le défilé se fait sur l’eau dans des bateaux. Le premier char est une immense photo des jeunes iraniens qui ont été tués avec la corde au cou. C’est plutôt fort comme symbole et les gens restent silencieux. Viennent ensuite des chars traditionnels, avec de la musique boum boum (ou plutôt thumpa thumpa  ) et des messieurs dévêtus. On a pu expérimenté également le temps là bas, un rayon de soleil, une averse sur le canaux qui court littéralement vers nous, puis resoleil, repluie etc…
C’est plutôt pas mal de voir ça mais au bout d’un certain temps on en a eu marre et on est retourné se promener.

A la fin on était plutôt fatigué d’avoir marché un peu partout et de s’être fait rincé. On a alors décidé de faire une pause dans un coffee shop (à l’effigie de Betty Boop) et de tenter un space cake (ni moi ni A. ne fumons et aucun de nous n’est capable de rouler quoique ce soit ni même la moindre cigarette). On a même le choix du parfum ! Ça sera vanille pour moi et un brownie pour A.. On s’installe sur la terrasse du café pour le déguster en discutant avec un néerlandais et une macédonienne qui s’était attablés avec nous. Finalement A. et moi on décide de couper chaque gâteau en deux pour avoir chacun la même expérience. On avait ensuite deux heures pour retourner à la gare avant le dernier train pour bruxelles. La première demi-heure est plutôt décevante. Rien ne se passe. A. commence à se sentir un peu étrange mais moi je ne sens rien. On est obligé de s’arrêter car il a la tête qui tourne et se met à rire pour rien. Toujours rien pour moi sinon une légère sensation de chaleur. Je suis un peu déçu. On décide ensuite de rentrer à la gare à 20 minutes de là. Pendant le trajet je commence à sentir des fourmillements dans les jambes et à me sentir plus léger. Je commence à perdre un peu contact avec l’extérieur. Le son se fait plus diffus, les images plus rapide comme une caméra en accéléré. Je me sens super bien. Je n’arrête pas de rire de façon très sonore et peu discrète tout en marchant. A. aussi. On arrive à la gare comme dans un rêve. Il y a un train qui part dans moins de cinq minutes sur le quai quatorze A. On court, légers, nous plantons de quai, trouvons le bon train à la dernière minute avant qu’il ne parte.
Je me sens comme si j’avais bu le poids sur l’estomac en moins. Mais beaucoup plus bourré que si j’avais bu, dix ou vingt fois.
A. a une avance au niveau des sensations d’environ une demi-heure sur moi et pour lui la phase d’euphorie est finie et il commence à se sentir mal. Moi j’essaie de garder un certain contrôle même si c’est difficile. Il nous reste 2h40 de train, A. est vraiment mal et je ne sais pas vraiment quelle quantité de THC nous avons avalé (et si nous n’avions pas avalé autre chose) et quelles sont les doses raisonnables. Je commence à soupçonner que le brownie n’est pas pour les petits fruits comme nous qui ne fument jamais.
Le train parti, A. court vers les toilettes. Je le suis et je m’assois machinalement sur un strapontin où je vais rester pour le reste du voyage.
A. reste dix bonnes minutes dans les toilettes et ne fait plus de bruit. Ma paranoïa naturelle héritée de mes chers parents fait immédiatement son apparition et une myriade de scénarios catastrophes cognent dans ma tête : bad trip, perte de conscience, A. assommé contre les toilettes et se vidant de son sang, des coupures de journaux titrant « noyé dans son vomi » avec des photos en gros plan en noir et blanc et d’autres joyeusetés de ce genre.
Je frappe et il ouvre. Je suis rassuré, il est toujours vivant ! Je me rassois sur le strapontin et il s’assoit d’abord à côté de moi puis par terre en posant sa tête contre ses bras.
Je suis alors en pleine vague et je monte toujours. Comme je sais qu’A. est hors service et que je ne suis pas trop rassuré ne sachant pas trop ce qu’on a pris, j’essaie de profiter de mon trip tout en restant vigilant. J’essaie d’observer ce qui m’arrive pour mieux comprendre.
En fait je me rends compte que toutes mes sensations sont multipliées. Si je ressens une émotion, de la joie ou de la peur, elle augmente rapidement jusqu’à devenir incontrôlable. Lorsque je me sens bien, je me met immédiatement à sourire jusqu’aux oreilles et à rire sans pouvoir me restreindre. J’essaie alors de rester calme, de maîtriser mes émotions et de ne penser à rien.

Un autre problème vient du fait qu’on est dans un train de seconde zone entre deux compartiments, qu’il fait froid, que le son est insupportable et que le paysage défile à tout allure. Pour A. c’est un cauchemar et il effectue constamment des aller retours vers les toilettes qui sont parfois bloquées par d’autres personnes ce qui le fait paniquer (bon il a vomi dans la poubelle juste à côté une fois mais il ne faut pas le dire). Il y a aussi la déshydratation, c’est horrible mais je sens mes lèvres se dessécher complètement et un mal de tête me prendre. Je sais qu’on a besoin d’eau et c’est pour ça qu’à un arrêt je m’élance misérablement vers un distributeur automatique, pour être incapable d’acheter une bouteille car il fallait faire l’appoint. (Pas chiwawa !). Heureusement un employé néerlandais super mignon m’avertit que le train va repartir (manquait plus de me retrouver bloquer au fin fond de la hollande). Il me vendra plus tard une petite bouteille d’eau salvatrice mais malheureusement insuffisante.

Ensuite vient la meilleure et la pire partie du voyage. Je suis complètement défoncé et A. détruit. J’ai les yeux grands ouverts sur le paysage qui défile devant moi. Le temps se détend, parfois s’accélère ou ralentit. Il y a des images qui sautent et tout à coup des gens apparaissent ou disparaissent comme par magie dans l’allée. Le bruit du train se transforme en musique, j’entends de la batterie, de la musique classique. Je vois des scènes de film devant mes yeux, des plans et je comprends comment ces plans peuvent contribuer à donner certaines émotions. Je suis complètement béat et fasciné par ces découvertes. A. est toujours assis par terre et je vais lui caresser les cheveux pendant tout le reste du voyage. Il ne réagit pas mais je sens que ça lui fait du bien (et il me l’a confirmé le lendemain). J’ai un peu peur parce qu’on fait très PD comme ça et que je sais que je ne serais pas capable de me défendre si on est attaqué. D’un autre côté la drogue me calme et réduit mon inquiétude.

Je suis de plus en plus déshydraté et mon estomac se tord. Je comprends alors ce qui a rendu A. malade. Si on se concentre sur un seul sens les sensations deviennent si intenses qu’elles donnent envie de vomir. Parfois je glisse sans faire exprès sur le son qui devient trop violent pour moi et qui me frappe physiquement. Je me concentre alors sur les images et sur les sensations tactiles lorsque je caresse la tête d’A. J’ai de plus en plus de mal à me défendre contre le son et à me focaliser sur les autres sens. A un moment je n’y arrive plus et une demi-heure avant l’arrivée à Bruxelles, c’est à mon tour de courir vers les toilettes. Je vide mon estomac et tout d’un coup tout va beaucoup mieux. Je regagne le contrôle, mes pensées se font plus nettes et mes sens redeviennent normaux, même si j’ai encore l’impression d’être enveloppé dans de la ouate. A. se sent lui aussi un peu mieux. Le retour se fait sans encombre et la marche dans la fraîcheur nocturne est salvatrice. Les effets secondaires se feront encore sentir jusqu’au lendemain soir avec une sorte de gueule de bois.

Pour A. c’est décidé. Plus jamais de « space cookie » pour lui. (Et dire qu’il voulait qu’on prenne aussi des chocolats, je n’ose imaginer dans quel état on aurait été). Pour moi je ne sais pas. Çà a été plutôt agréable même si on était pas dans les meilleures conditions pour faire ça. Mais bon ce n’est pas quelque chose que j’ai envie d’expérimenter à nouveau avant un bon moment…

Posted by Endy at 23:01

 
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